"... c'est l'intensité de la prise en charge qui compte".
Bernard Golse, cité dans Libération par Eric Favereau, 13/02/2012.
Si Bernard Golse a réellement prononcé cette phrase*, il est important de souligner qu'il s'agit d'une affirmation incorrecte. Il est faux que dans l'autisme rien ne soit validé, il y a eu de nombreux essais cliniques qui ont montré l'efficacité significativement supérieure aux soins courants de certaines méthodes éducatives (notamment ABA, ESDM)**. Et il est faux que tout marche, puisque qu'un grand nombre de pratiques (notamment psychanalytiques, mais pas seulement) restent à ce jour non évaluées, on ne peut donc rien affirmer à leur sujet. Littéralement, bien sûr, il est nécessairement faux que tout marche (même en mettant le paquet), puisque « tout » inclut n’importe quelle pratique fantaisiste…
Soit Bernard Golse a connaissance des essais cliniques en question, et il ment sciemment à leur sujet pour désinformer le public, soit il n'en a pas connaissance, et dans ce cas cette démonstration d'ignorance met sérieusement en cause sa compétence de chef d'un service de pédopsychiatrie d'un centre hospitalier universitaire.
* Si jamais Bernard Golse n'a pas prononcé cette phrase, et qu'il a été cité de manière incorrecte par le journaliste, il est de sa responsabilité de publier un démenti clair. Tant qu'il ne l'a pas fait, on peut considérer qu'il a réellement dit cette phrase.
** Pour quelques références à l'appui de cette affirmation, on peut consulter par exemple la bibliographie rassemblée par Egalited, ainsi que la méta-analyse la plus récente sur l'ABA. On peut aussi consulter la version provisoire du rapport 2012 de la HAS sur les bonnes pratiques pour l'autisme, qui fait la revue de toutes ces études.
En ce qui concerne les pratiques psychanalytiques pour l'autisme, c'est à ma connaissance le vide sidéral dans la littérature médicale et scientifique internationale, et c'est ce que confirme la synthèse de la HAS. Ceci dit, si des études probantes m'avaient échappé, je saurais gré aux lecteurs d'en faire état ici en commentaire, pour qu'on puisse les examiner et en discuter.Libellés : autisme, golse, psychanalyse