J'ai envoyé le message ci-dessous aux organisateurs du colloque le 24/10/2012, malheureusement je n'ai à ce jour (le 12/12/2012) obtenu aucune réponse. Je le porte donc à la connaissance du public.
Madame, Messieurs,Le programme du colloque « Dialogue Psychanalyse et Neurosciences » m’a été transmis et m’a beaucoup surpris par la discordance apparente entre le titre et le programme. En effet, les neurosciences ne sont pour ainsi dire pas représentées. Tous les intervenants sont soit psychiatres, soit psychologues, soit psychanalystes, soit une combinaison des trois. Aucun biologiste, aucun physiologiste, aucun généticien, aucun neurologue. La seule intervenante qui puisse légitimement se revendiquer comme une chercheuse active en neurosciences semble être Mme Jemel. N’est-ce pas étonnamment peu pour un colloque affichant 18 intervenants sur le thème « psychanalyse et neurosciences »?La séance sur les troubles des apprentissages me rend particulièrement perplexe : sur six intervenants, seule Monique Plaza sera en mesure de présenter un point de vue cognitif, à défaut d’être vraiment neuroscientifique.Alors que l’autisme, les troubles des apprentissages et la schizophrénie sont des troubles sur lesquels les neurosciences ont apporté une masse considérable de données ces dernières années, les intervenants semblent avoir été choisis de telle manière à les passer presque entièrement sous silence.Un tel déséquilibre entre les approches représentées est-il vraiment le but recherché dans un colloque qui prétend faire « dialoguer » psychanalyse et neurosciences ? De quelle conception du dialogue s’agit-il ?A moins que je ne fasse une erreur d’interprétation, et que dans l’esprit des organisateurs, le « dialogue psychanalyse et neurosciences » consiste à dialoguer entre psychanalystes de ce qu’ils comprennent ou imaginent des neurosciences ?Notez que cela ne me dérangerait nullement. Mais dans la mesure où ce colloque se présente comme une formation, sans doute destinée à des professionnels de santé, n’est-il pas gênant que le titre puisse à ce point les induire en erreur ? Les participants qui s’imagineraient pouvoir par cette formation actualiser leurs connaissances en neurosciences de l’autisme, des troubles des apprentissages et de la schizophrénie ne risquent-ils pas de s’estimer trompés (ou, encore pire, d’être trompés sans s’en rendre compte)?Tout éclaircissement sera grandement apprécié.Bien cordialement,Franck Ramus
lettre équilibrée et pertinente. J'espère que vous aurez une réponse, cela constituerait un début de... dialogue!
RépondreSupprimerJe partage votre souci du déséquilibre des représentations (on peut toutefois supposer qu'être intervenant psychiatre n'exclut pas un intérêt et un niveau de connaissance décent pour les neurosciences).
RépondreSupprimerQuoi qu'il en soit, un dialogue déséquilibré peut constituer un début et est parfois préférable à l'absence totale de dialogue. Sur ce déséquilibre, vous auriez pu rester dans l'hypothèse de bonne foi plutôt que d'évoquer la tromperie: les neuroscientifiques purs et durs sont-t-ils intéressés par un dialogue respectueux avec les psychanalystes? Ont-t-ils été invités, ont-ils déclinés?
Vous auriez pu proposer d'être volontaire pour faire partie du comité de programme dans l'éventualité d'une prochaine édition similaire, pour aider à recruter des intervenants plus spécialisés dans les neurosciences (le problème du déséquilibre pourrait s'expliquer en partie par la topologie des carnets d'adresses, et le faible niveau de dialogue historique).
Oui, bien sûr, des psychiatres très calés en neurosciences, j'en connais. Mais pas dans cette liste. Georgieff, certes, a co-signé quelques articles en neurosciences cognitives... Est-ce que cela va suffire? Personnellement j'en doute.
SupprimerPar ailleurs j'ai dit que des participants pouvaient s'estimer trompés, ou pouvaient l'être malgré eux, je n'ai pas affirmé que les organisateurs avaient l'intention de les tromper. Je présume effectivement la bonne foi par défaut.
Pour ma part la seule fois où l'on m'a proposé de participer à une table ronde "Neurosciences et psychanalyse" j'ai répondu présent:
http://ffpp.free.fr/com/flyercolloqenfant0507.pdf
Je le referai sans problème, dans la mesure où pour moi cela n'implique aucune compromission ni aucun consensus mou. Mais visiblement les psychanalystes ne se pressent pas pour demander à écouter mes arguments!
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RépondreSupprimerRigolo : mes articles dans Cortex ou Neurocase ne seraient donc pas "neuro scientifiques"?
SupprimerVery funny ;-)
J'avoue n'avoir pas épluché tes publis avec attention avant d'écrire cette lettre. Toutes mes excuses.
SupprimerMais quand bien même on te compte parmi les neuroscientifiques, cela porte votre nombre à 2 sur 18, et à 1 sur 6 pour les troubles des apprentissages.
Perso, j'ai assisté à la conférence ' Psychanalyse et neurosciences' donnée à l ' Espace Analytique ' il y a certes dix ans, mais cela à bien fonctionné, très ouvert ce groupe, je vous le recommande.
RépondreSupprimerCordial
Frans Tassignyu